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Afin d’éviter certains montages frauduleux, depuis le 1er janvier 2014, un mécanisme d'auto-liquidation de la TVA est instauré dans le secteur du bâtiment et des travaux publics sous-traités.
Avant le 1er janvier 2014, la TVA était facturée par le sous-traitant auprès de l’entreprise titulaire du marché (le preneur), puis reversée à l’Etat par le sous-traitant lors de l’encaissement de la facture.
Désormais, cette taxe doit être acquittée par le donneur d'ordre. Les sous-traitants n'ont plus à facturer ni à payer la TVA due au titre de ces opérations. Ce dispositif est applicable aux contrats de sous-traitance dont la date de signature court à partir du 1er janvier 2014.
Le dispositif d’auto-liquidation de la TVA institué par l’article 25 de la Loi de finances 2014 a pour objectif de lutter contre la concurrence déloyale des sous-traitants pratiquant des prix extrêmement bas en facturant et recevant la TVA sans la reverser à l’Etat.
A cet égard, le 24 juin 2014, la Direction des Affaires Juridiques de Bercy a mis à jour la rubrique F du formulaire DC4[1] et sa notice explicative[2] afin de tenir compte du dispositif d’auto-liquidation de la TVA dans le domaine de la sous-traitance immobilière.
Désormais, il est nécessaire de distinguer dans la rubrique F « nature et prix des prestations sous-traitées » entre les sommes devant être versée par paiement direct (pour des prestations non soumises à l’auto-liquidation), et celles portant sur des travaux sous-traités relevant de l’auto-liquidation. En effet, pour ces dernières, le paiement direct du sous-traitant s’effectue hors TVA.
Le dispositif d'auto-liquidation de la TVA s'applique à condition que :
Ces dispositions s'appliquent aux prestations fournies dans le cadre de contrats de sous-traitance signés à compter du 1er janvier 2014. Ne sont pas concernées par le dispositif les prestations fournies en exécution de bons de commande, d'avenants ou de levée d'option de tranches conditionnelles postérieurs au 1er janvier 2014 relatifs à des contrats-cadre ou à des contrats de sous-traitance signés avant cette date. En revanche, les prestations fournies en exécution d'un contrat de sous-traitance antérieur à cette date sont dans le champ du dispositif, lorsque ce contrat a fait l'objet d'une tacite reconduction postérieure à cette date et que ces prestations sont elles-mêmes réalisées après la date de la tacite reconduction.
Le dispositif est applicable aux travaux de construction, y compris de réparation, de nettoyage, d'entretien, de transformation et de démolition, effectués en relation avec un bien immobilier par une entreprise sous-traitante. Cela comprend :
A noter : une insécurité juridique réside néanmoins dans le fait que les travaux immobiliers pouvant être sous-traités au sens de l’administration fiscale (donc soumis au nouveau régime de l’auto-liquidation) ne sont pas strictement les mêmes que ceux visés par la loi du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance. Cette déconnection entre définition fiscale et juridique des travaux sous-traités risque de poser des difficultés d’application pour les praticiens, qui ne sauront pas s’ils doivent se soumettre au dispositif de l’auto-liquidation ou non.
Le sous-traitant :
Le preneur :
En pratique, cette nouvelle mesure va permettre la sauvegarde les intérêts du Trésor Public, toutefois, les opérateurs économiques demeurent perplexes quant à la mise en place de ce dispositif.
D’une part les sous-traitants de travaux immobiliers risquent de se trouver dans une situation de crédit de taxe, il y aura donc un coût de portage financier, puisque ces entreprises seront rémunérées HT alors qu’elles paient leurs fournitures TTC.
D’autre part, les entreprises principales de travaux devront désormais être extrêmement vigilantes dans l’application de ce dispositif. En effet, lorsqu’elles accepteront une facture d’un sous-traitant avec la TVA alors même que les travaux étaient soumis à l’auto-liquidation, il conviendra de leur appliquer une amende d’un montant égal à 5 % de la TVA due.
[1] http://www.economie.gouv.fr/daj/mise-a-jour-formulaire-dc4-et-notice-explicative
[2]http://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/daj/marches_publics/formulaires/DC/notices_dc/notice_dc4.pdf
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